L’amour du risque

Ce n’est pas Jonathan et Jennifer mais Gildas et Niji ! « La définition de l’entreprise, c’est un couple indéfectible entre la prise de risque et l’opportunité » confiait Hugues Meili, Président Directeur Général de Niji ce samedi matin à Dieppe, avant de participer au postlogue de la 50ème Solitaire URGO Le Figaro. Après deux années hors du circuit Figaro Bénéteau pour vivre une expérience professionnelle à terre, Gildas Morvan est revenu sur cette édition anniversaire avec un partenaire en or, un partenaire qui a bien compris le parallèle entre la course au large et la compétition en entreprise. Alors, c’est sûr, la déception était grande après le talonnage et l’abandon sur deux étapes, mais le retour sur le final de cette course tellement exigeante résonne comme un combat gagné. « Aucun regret, plutôt une énergie folle qui colle à l’entreprenariat ! Ne jamais baisser les bras, de ces abandons, nous en avons fait de la pédagogie. La bonne énergie a rayonné chez Niji grâce à la volonté incroyable de Gildas Morvan. » poursuivait Hugues Meili.

Retour sur images. Le géant de Landeda est un cador du circuit Figaro : 21 Solitaire sous la casquette, un mec qui a également couru au Jeux olympiques d’Atlanta en Soling (11ème) et qui a fini 4ème de la légendaire Admiral’s Cup en 1989, championnat du monde de course au large, du genre coupe Davis pour le tennis, le palmarès est incroyable. Un compétiteur de la voile comme on en rencontre peu souvent ! Et qui a le sourire. Le sourire du gars qui aime les gens. Le sourire du gars qui après en avoir bavé à faire ses classes en tant que commercial se dit que la mer, c’est sa vie.

« J’ai pris des baffes, je sais ce que c’est de rentrer le soir déprimé, et je sais que la voile c’est mon destin » soulignait Gildas à tous les journalistes au départ de Nantes à quelques heures du départ de La Solitaire.

Un abandon en 22 ans de carrière

Le géant est fait de granit. C’est évident. Une famille bretonne, des tantes et sa maman qui font brûler des cierges à Camaret avant chaque départ de course, des enfants qui brûlent d’envie de suivre la trace de leur père. L’homme est assis sur la terre de l’Aber Wrac’h, comme un menhir qui regarde l’horizon… comme un salut. « La voile, c’est ma vie » chuchote Gildas. Jamais le skipper de Landeda n’a baissé les bras. En 22 ans de circuit Figaro, il déplore un abandon en 2014 sur la Transat AG2R avec Charlie Dalin pour démâtage, co-skipper avec lequel il avait gagné cette géniale transat en 2012. Alors, comprenez, que l’abandon ne fait pas partie de ses projets.

D’une bêtise au large de l’île d’Yeu… une bénédiction

Allez, on y retourne avec une grosse envie sur cette édition de la plus difficile des courses en solitaire ! Mauvais départ, mais une sacrée envie de faire bien. Gildas Morvan remonte comme une balle suite à son mauvais départ et se frotte aux légendaires Desjoyeaux, Gautier, Beyou tout en contrôlant les jeunes coureurs talentueux Loison, Marchand, Leboucher. Certains diront que c’est osé, chez Niji et les Morvan ont dit que c’est tenté ! Gildas Morvan aime tutoyer les rochers et se prend de pleine face un talonnage au large de l’île d’yeu. Course terminée ? Non, le géant se dit que ça peut tenir jusqu’en Irlande. Filets de pêche, trombe d’eau avec cette drôle de météo, le classement est mis de côté mais le skipper de Niji veut arriver en Irlande. « J’ai fait une bêtise » disait Gildas. Et alors ?

« Jamais, je n’ai critiqué ou baissé les bras sur des bêtises. En entreprise, le ciel n’est jamais toujours clair. Il faut rebondir et que ça serve de leçon » explique Hugues Meili.

Abandon sur la 2ème et 3ème étape, mais présent sur la 4ème !

Combien de fois je me suis dit c’est dur. Je peux tout aussi bien laisser tomber le crayon. Mais non ! C’est sûr c’est plus facile de baisser les bras, de lâcher et de rester confortable. » raconte Hugues Meili. Gildas et son préparateur Erwan Tabarly ne se déballonnent pas. Retour en convoyage à Port-La-Forêt, chantier sur la quille et la structure du bateau, appel aux experts. « Je vais au bout, je ne peux pas laisser tomber ! » avouait Gildas de retour en Bretagne, alors que ses camarades de jeu continuaient à régater.

« C’est du haut niveau, c’est engageant, Gildas est allé au bout, comme nous faisons tous les jours en entreprise. Les 900 salariés était à fond, c’est une leçon pour nous tous. Ne jamais baisser les bras et cela nous rend fiers ! » souligne Hugues Meili.


Quelle expérience pour Gildas et Niji ! Hier, le skipper dont les Croc’s® lui vont si bien, est allé à Lille à la rencontre des salariés de Niji. Echanges, nombreuses questions, énergie positive. « C’était fabuleux, riche, on va utiliser cette expérience chaque jour » racontait Hugues Meili ce matin.
Une 22ème Solitaire du Figaro qui rayonne pour aller plus loin tant il a conforté son mental de compétiteur. Gildas Morvan est un marin certes, mais également un homme qui sait partager. L’aventure solitaire 2019 restera gravée dans sa mémoire comme un combat de tous les jours. Comme tout le monde finalement. Aller au bout de son envie !